William de Newburgh, dans “Historia Rerum Anglicarum”
( republié en 1618 )
"Je me dois ici de n'omettre une merveille, un prodige dont on n'a entendu parler depuis l'aube des temps, qui est connu pour s'être passé sous le Roi Stephen (1135 à 1154). J'ai moi-même longtemps hésité à lui accorder crédit, bien qu'il ait été ébruité à l'étranger par beaucoup de gens, et je pensais qu'il était ridicule d'accepter une chose qui n'avait aucune raison d'être recommandée, ou au mieux avait des raisons d'être très obscure, jusqu'à ce que je fus tant submergé par le poids de tant de témoins crédibles que je fus obligé de croire et d'admirer ce que mon esprit tâche vainement d'atteindre ou de suivre.
Dans l'East Anglia, il y a un village en Angleterre à quelques 4 ou 5 miles du noble monastère du Roi Béni et du Martyre Edmund, près de cet endroit sont vu certaines cavités très anciennes, appelées "Wolfpittes», c'est-à-dire en anglais, "Les fosses pour les loups", et qui donnent leur nom au village voisin.
Pendant la récolte, tandis que les moissonneurs s'employaient à la cueillette dans les champs, deux enfants, un garçon et une fille, verts en tous points de leur corps et vêtu de vêtements d'une couleur étrange, et de matériaux inconnus, ont émergé de ces fausses.
En errant à travers les champs d'étonnement, ils ont été saisis par les moissonneurs qui les ont conduits au village où de nombreuses personnes affluèrent pour voir ce nouveau spectacle. Ils ont été détenus quelques jours sans nourriture. Mais, lorsqu'ils furent presque épuisés par la faim et pourtant, ils ne pouvaient savourer aucune espèce pour les soutenir, qui leur avaient été offertes. Lorsque certaines fèves fut amenées, ils les ont immédiatement saisis avec avidité et examiné la tige, mais ne trouvant rien dans le creux de celle-ci, ils pleurèrent amèrement. Sur ce, l'un des passants, en prenant les haricots des gousses, les offrit aux enfants, qui les saisit directement et les mangea avec plaisir. Cette nourriture les a soutenus pendant de nombreux mois jusqu'à ce qu'ils aient appris à manger du pain.
À la longue, par degrés, ils changèrent leur couleur d'origine, à travers l'effet naturel de notre nourriture et devinrent comme nous. Ils apprirent aussi notre langue. Il semblait convenir à certaines personnes discrètes qu'ils devraient recevoir le sacrement du baptême, qui fût administré en conséquence. Le garçon, qui semblait être le plus jeune, survécu au baptême, mais peu de temps après, il mourut prématurément ; sa soeur, cependant, poursuivie en bonne santé et elle ne différait pas le moins du monde aux femmes de notre propre pays. Par la suite, raconte-t-on, elle se maria à Lynne (ou Lenna), et vécue à partir de là quelques années, au moins, dit-on.
De plus, après qu'ils eurent acquis notre langue, lorsqu'on leur demanda qui et d'où ils étaient? On dit qu'ils répondirent, 'Nous sommes des habitants de la terre de Saint Martin, qui est considéré avec une vénération particulière dans le pays qui nous a donné naissance'.
Étant interrogés plus avant quant à l'endroit où se trouvait cette terre et comment ils vinrent de là jusqu'ici, ils répondirent, 'Nous sommes ignorants de ces deux circonstances ; nous ne nous souvenons que de ceci, qu'un certain jour lorsque nous nourrissions les troupeaux de notre père dans les champs, nous entendîmes un grand son comme celui auquel nous sommes aujourd'hui habitués d'entendre à Saint Edmund, lorsque les cloches sonnent ; et tout en écoutant le son avec admiration et nous fûmes séduit et soudainement nous nous retrouvâmes parmi vous dans les domaines où vous étiez en train de récolter'.
Interrogés sur le fait que les gens de ce pays croyaient au Christ, ou si le Soleil s'y levait, ils répondirent que le pays était chrétien et il possédait des églises ; mais dirent-ils, "'Le Soleil ne se lève pas sur les gens de notre pays ; notre pays est peu chéri par ses rayons ; nous nous contentons de cette pénombre qui, chez vous, précède le lever du Soleil, ou suit son coucher. De plus, un certain pays lumineux est vu, pas très loin du nôtre, séparé de lui par une rivière très considérable'.
Ceci et bien d'autres questions, trop nombreuses à énumérer, sont dites avoir été racontées aux enquêteurs curieux. Laissons dire à chacun ce qu'il veut et raisonner sur de tels sujets selon ces capacités ; je ne regrette pas d'avoir répertorié un événement si prodigieux et miraculeux."