Les plantes compagnes du jardin
Quand nos ancêtres ont commencé à cultiver les végétaux pour leur alimentation, ils ont fait face aux mêmes problèmes que les jardiniers d'aujourd'hui. Ils ont dû lutter contre les insectes, les champignons et les autres ravageurs des cultures. Avec le temps, les jardiniers du passé ont accumulé des connaissances très utiles dans l'art du jardinage. Ils ont découvert que certaines plantes pouvaient éloigner certains insectes, attirer des insectes prédateurs, attirer des insectes pollinisateurs, protéger contre l'attaque de champignons, nuire à la croissance de mauvaises herbes et améliorer la croissance de certaines plantes.
Les plantes ne pouvant pas se déplacer ont développé durant leur évolution toute une gamme de produits chimiques pour attirer d'autres espèces pouvant les aider à se défendre, à croître et à se reproduire.
Ce phénomène est aujourd'hui connu sous le nom d'allélopathie. Ce terme a été inventé en 1937 par Hans Molisch pour décrire l'interaction que les plantes pouvaient avoir avec les autres espèces présentes dans un milieu. L'allélopathie est l'ensemble des interactions biochimiques qu'une plante peut exercer sur une autre au moyen de métabolites secondaires tels les composés phénoliques, les flavonoïdes, les terpénoïdes, glucosinolates et les alcaloïdes. Les composés allélochimiques sont utilisés par les plantes lors de la compétition pour la lumière, l'eau et les éléments nutritifs du sol. Elles s'en servent comme arme chimique contre leurs prédateurs. Les substances allélopathiques des plantes servent aussi de moyens de communication entre les plantes d'une même espèce ou avec d'autres espèces végétales ou animales.
Ces produits chimiques sont présents dans les différents tissus de la plante. On les retrouve dans les fruits, les graines, les racines, les tiges, les feuilles et les fleurs. Les plantes utilisent différents modes de libération de ces composés chimiques dans l'environnement. La libération peut se faire par les racines, par volatilisation au niveau des branches et des feuilles, par lixiviation et par la décomposition des tissus morts.
Un des plaisirs de pouvoir cultiver ses propres légumes est de pouvoir contrôler l'utilisation des produits chimiques. Une planification et un agencement judicieux de son jardin permettront un accroissement de la productivité et une réduction significative de l'utilisation des pesticides. Les légumes cultivés d'une façon plus naturelle sont généralement beaucoup plus savoureux.